Si vous faisiez partie des 8 millions de personnes au Canada touchées par la douleur chronique au cours de leur vie, vous voudriez d'un médicament au pouvoir analgésique puissant, mais qui n'entraîne pas d'effets secondaires accablants ou de dépendance. Cette molécule n'existe pas encore, mais la nouvelle Chaire de recherche sur le traitement de la douleur et sur la pharmacologie des opioïdes, dirigée par Louis Gendron, compte bien réaliser des progrès importants dans ce domaine.
Les opioïdes comme la morphine figurent toujours parmi les médicaments les plus performants pour traiter la douleur modérée à sévère, mais ils comportent des désagréments, voire des risques pour la santé : nausées, constipation, dépression respiratoire et dépendance psychologique. De plus, chez environ 35 % des gens, les analgésiques opioïdes ne fonctionnent tout simplement pas.
Pour des chercheurs comme Louis Gendron, il n'est pas question de laisser les patientes et patients à leur sort. Au cours des cinq prochaines années, il mettra son expertise à contribution pour améliorer leur qualité de vie en développant des stratégies et des thérapies nouvelles pour le traitement de la douleur en utilisant les récepteurs opioïdes comme cibles pharmacologiques.
Les travaux sont divisés en deux volets : le traitement de la douleur chronique, soit de développer de nouveaux médicaments entraînant moins d'effets secondaires, mais ayant un bon effet antidouleur; et offrir des alternatives qui ne contribueront pas à la crise des opioïdes.
Pr Louis Gendron, titulaire de la chaire
Les travaux de son programme de recherche multidisciplinaire seront axés sur le récepteur opioïde delta, lequel détient un potentiel analgésique important avec un minimum d'effets indésirables. En prime, les antagonistes delta entraînent moins de risques d'abus et de dépendance.
La chaire est créée grâce à des contributions philanthropiques provenant de la Fondation du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS), le Centre de recherche du CHUS et la Faculté de médecine et des sciences de la santé. La valeur de ces contributions totalise aujourd'hui 1 M$.
C'est important pour nous d'offrir à nos patients les meilleurs traitements, ici en région. La recherche se transmet éventuellement dans les soins, c'est pour ça qu'on investit.
Martin Clermont, directeur général, Fondation du CHUS
Former une relève scientifique de haut niveau dans les domaines de la douleur, des opioïdes et de la pharmacologie moléculaire représente un volet important de cette chaire de recherche. « Nous allons offrir des bourses à des étudiants aux cycles supérieurs pour qu'ils poursuivent leurs études dans mon laboratoire, » précise le Pr Gendron.
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