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Les enjeux entourant la santé des femmes sont multiples et le domaine de la recherche reste encore un grand terrain à explorer davantage. Depuis quelques années, Dre Sophie Désindes et ses collègues du département de gynécologie-obstétrique du CIUSSS de l’Estrie-CHUS souhaitent mettre en place un levier qui donnerait un meilleur accès à du financement pour des projets de recherche et les soins cliniques, ici à Sherbrooke. L’idée d’un fonds, entièrement dédié à la santé des femmes, a fait son chemin et est en cours d’élaboration, en collaboration avec la Fondation du CHUS, le CIUSSS de l’Estrie – CHUS et le Centre de recherche du CHUS.
Le Fonds Santé des femmes, qui sera officialisé au cours des prochaines semaines, permettra de financer des projets cliniques et de recherche qui touchent différents problèmes gynécologiques et hormonaux. « La santé de la femme ne devrait pas se limiter à la grossesse. Elle doit être abordée de façon beaucoup plus large en considérant les différentes étapes allant de la puberté jusqu’à la fin de la vie, autant au niveau de la santé physique que des dimensions psychosociales », explique Dre Sophie Désindes, cheffe du département de gynécologie-obstétrique.
« Le département compte 22 médecins dont une dizaine a développé différentes expertises, que ce soit pour les problèmes sexuels ou de santé hormonale. Nous avons des spécialistes pour les enjeux reliés à la puberté, à la contraception, aux maladies vulvaires, à l’incontinence urinaire, aux douleurs pelviennes pour vous donner quelques exemples. Nous avons une panoplie de professionnels, ici à Sherbrooke, qui peuvent travailler à faire avancer la qualité des soins offerts aux femmes. »
Mais pourquoi historiquement la recherche sur les enjeux féminins a été sous-financée? « Je pense que ça vient du fait qu’il y a une culture de banaliser les problèmes gynécologiques et les problèmes reliés aux changements hormonaux », explique Dre Désindes. « Même s’il y a un peu d’amélioration, malheureusement, les femmes ont appris à endurer des situations intolérables ou des douleurs en se disant que ça va passer! Ce discours doit changer. » Elle cite en exemple l’endométriose, une maladie qui peut être responsable de douleurs pelviennes invalidantes et dans certains cas d’infertilité. « C’est une femme sur 10 qui en souffre, mais la recherche n’est pas aussi importante que pour d’autres maladies, comme le diabète qui touche aussi une personne sur 10. »
Le potentiel de recherche est vaste, selon Dre Désindes. La moitié des femmes ressentent des symptômes qui portent atteinte à leur qualité de vie en période ménopausique, 30% des femmes sont concernées par des problèmes urinaires ou encore près de la moitié des femmes dans la quarantaine présentent des fibromes utérins. En plus de financer des projets de recherche, le Fonds Santé des femmes pourra aussi contribuer à l’acquisition d’équipements visant à améliorer la qualité et la sécurité des soins offerts aux femmes. « De nouvelles technologies existent, moins invasives et évitant une hospitalisation, comme pour le traitement des fibromes utérins par exemple. C’est le genre de projet qui pourrait être financé. Ce serait une amélioration autant pour les patientes que pour l’établissement », conclut-elle.
Le Fonds Santé des femmes viendra compléter un nouveau fonds qui vient récemment d’être mis sur pied par la Fondation du CHUS et qui vise la recherche en périnatalité, plus spécifiquement la santé maternelle pendant la grossesse.
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